ROGER BENSASSON
d’émotions et de sensations souvent ignorées.
Exposer ce travail, c’est apporter le moyen, à d’autres personnes, d’entrer en
contact avec l’intime et essayer de toucher leur âme. Finalement, c’est leur faire
découvrir leurs émotions personnelles, souvent enfouies sous une chape de
préjugés imposés par le quotidien.
Je suis modestement un de ces passeurs de lumière. Cette même lumière
génératrice d’une sensibilité qui vit en chacun de nous que l’on écoute trop peu
et que l’on ignore trop souvent. »
Longtemps Roger Bensasson a fait danser la géométrie en donnant à la couleur, traitée en élément rebelle, le pouvoir d'y introduire le mouvement et le rythme. Dans la même image, et pour servir de matrice à l'oeuvre, des grilles de divers modules, venues de la tradition de l'art concret, étaient alors superposées, créant des lignes de lecture différentes, verticales ou horizontales, obliques ou franchement diagonales, lesquelles invitaient l'oeil aux chassés-croisés d'une perspective toute virtuelle.
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Nous sommes ravie de pouvoir vous présenter trois personnalités, trois artistes, trois horizons aussi différents les uns des autres. Deux lieux d'exposition. Deux dates à retenir. Nous vous invitons au vernissages : de Bensasson
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Roger Bensasson vit et travaille à Bagnolet, Dans les années 60, il fréquente L' Académie de la Grande Chaumière et les académies d' Henri Goetz. De 1986 à 1996, il enseigne à l'académie Goetz-Dadérian. Il participe régulièrement au Salon des réalités nouvelles à Paris, à la triennale de gravures petits formats de Chamalières, à la biennale d'estampes de Sarcelles.
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Longtemps Roger Bensasson a fait danser la géométrie en donnant à la couleur, traitée en élément rebelle, le pouvoir d’y introduire le mouvement et le rythme. Dans la même image, et pour servir de matrice à l’oeuvre, des grilles de divers modules, venues de la tradition de l’art concret, étaient alors superposées, créant des lignes de lecture différentes, verticales ou horizontales, obliques ou franchement diagonales, lesquelles invitaient l’oeil aux chassés-croisés d’une perspective toute virtuelle. Et c’est dans les espaces ainsi circonscrits que la couleur, par touches fébriles presque sauvages, faisait irruption, forçant très vite les frontières établies.
A y regarder de près une recherche était ici déjà engagée, qui fut poursuivie dans les années suivantes avec une grande rigueur. il s’agissait, par la disposition en strates des grilles et par un lyrisme de la couleur qui semblait vouloir subvertir leur ordre hiératique, de conjuguer des options esthétiques, qui relèvent certes d’une même nécessité intérieure, mais dont la rencontre, du point de vue de l’histoire de l’art, n’allait pas de soi. D’abord un attachement profond au motif de la grille légué par les pères fondateurs du modernisme. Pour Roger Bensasson c’est un outil anti-individualiste qui permet d’éviter les errances de la subjectivité, tout en ouvrant à l’esprit le champ illimité des aventures de la combinatoire. Ensuite, mais en opposition à cette tradition, c’est une certaine distance prise à l ‘égard du dogme de la planéité, distance sensible dans le chevauchement des grilles, accentué par le chromatisme. Enfin c’est un rapport complexe à la couleur qui est vue,bien plus que la ligne, comme un domaine réservé au jeu des pulsions et des affects, comme une puissance de débordement, fascinante, mais redoutable pour la lisibilité de la grille et qu’il conviendrait en conséquence de neutraliser.
Ces options esthétiques, qui affleurent dans les toiles pourtant anciennes de l’artiste, trouvent , avec les oeuvres de la dernière décennie, un aboutissement dans une synthèse. Une décantation a eu lieu. Des choix ont été faits. La surface du tableau de chevalet s’est animée, donnant naissance à ce que l’on pourrait appeler, faute de mieux, des sculptures murales architecturées. Le carton a remplacé la toile. Il a l’avantage sur celle-ci d’être un matériau d’une grande souplesse, capable d’épouser les fantaisies d’une pensée qui vient de découvrir le plaisir de se mouvoir dans une troisième dimension, non plus virtuelle mais réelle. En outre, et comme en prime, ce médium apporte au toucher les joies de la découpe, de l’incision, du pliage et du collage. Les oeuvres que l’artiste en tire, conservent, bien qu’elles soient d’un genre nouveau, le géométrisme caractéristique de l’époque antérieure, avec cette différence que le carré tend de plus en plus à imposer sa logique dans la structuration de l’espace.La grille, en tant que telle, si elle demeure, comme auparavant, gardienne de la rationalité, a cessé cependant d’être visible dans les travaux achevés. Pour ce qui est de la courbe, qui n’a jamais été admise, elle reste exclue: peut-être parce que ses inflexions sont par nature promesse de volupté, et surtout oubli de l’ordre. La couleur a gagné en étendue, mais elle a perdu sa véhémence, puisque la teinte, appliquée maintenant en aplats, a rejoint la forme pour en exalter l’identité. Le plan,en revanche, va se prêter à toutes les manipulations. Il pourra se fracturer pour révéler l’existence d’une profondeur, et parfois d’un vide que l’artiste, à juste titre, aime qualifier de « perturbateur », car il s’agit alors, en rompant l’unité de la surface, de surprendre une habitude pour faire surgir la possibilité inquiétante de l’abîme. C’est aussi la raison d’être des décrochements, des glissements, des rencontres inattendues de déclivités divergentes, de tous les dispositifs qui visent à introduire des ambiguités perceptives qui viennent renforcer les caprices de l’ombre et de la lumière.
Dans cet espace déjà travaillé par la rupture et la discontinuité, quelques motifs récurrents, issus du carré, sont donnés à voir dans des mises en scène toujours nouvelles, tous et toutes puisés dans l’immense réservoir des possibles contenus dans la grille. Qu’ils soient proposés en creux, par incision du carton, en relief ou tout simplement peints, ces motifs offrent à l’artiste, qui tient à les appeler des « signes », l’occasion d’expérimenter dans une composition, non point tant des équilibres et des symétries mortifères que des dissonances. De là, semble-t-il, le recours insistant à une chorégraphie des obliques qui a pour fonction de créer des décalages et des instabilités. Bensasson a compris, en effet, que c’est la dissonance,logée au coeur d’une oeuvre, qui permet à celle-ci de s’ouvrir sur la suivante et d’engendrer une série, la résolution de la dissonane, dans une composition qui serait parfaite mais dépourvue de tension, étant toujours différée.A l’évidence, la démarche de l’artiste ne se réduit pas à un simple jeu relevant d’une combinatoire. Il s’agit, par le moyen de l’art, en constituant des séries tendues vers l’infini, de suggérer que le monde peut échapper à l ‘entropie et à la mort. Tout ce travail est comme traversé par un désir d’immortalité.
Les oeuvres récentes sont encore plus éloquentes, sans doute parce qu’elles sont aussi plus dépouillées. Les quelques signes que l’artiste avaient prélevés, sur la grille,ont, presque d’eux-mêmes, cristallisé en un signe unique qui semble s’être libéré des contraintes de celle-ci, tout en empruntant à son élément essentiel, le carré, sa prodigieuse puissance d’envoûtement. Une danse bachique est devenue possible, d’une vitalité rude et lumineuse. Emportée par un chromatisme sans mystère, les oeuvres, en se déployant en séries, nous en montrent les figures dans lesquelles le signe, maintenant souverain, invente son autonomie. Tout peut alors véritablement commencer, et recommenser, comme la mer.
Fernand Fournier
Paris, Novembre 2009
né en 1931 à Paris
vit et travaille à Bagnolet
a fréquenté les académies de Montparnasse (la grande chaumière et l'atelier d'Henri Goetz)
a enseigné à l'académie Goetz Daderian de 1986 à 1997
Expositions de groupe(Sélection)
1995 Petits Formats Galerie Dorval.Paris 11e
1995 Hommage à Marcelle Cahn Galerie Faisant.
Strasbourg
1995 L'Art d'accueillir 1996 Galerie K. Paris 3e
1996 Jeu de l'Art, Art du Jeu Galerie Dorval.Paris
1996 Dernier hommage à 1996 Galerie K Paris
1996 Petits Formats Galerie Dorval. Paris
1997 Re/re/dcouvertes Galerie K. Paris
1997 Petits Formats Galerie Dorval. Paris
1998 Festival Poésie franco-anglaise Paris
1998 Exposition de groupe Galerie K. Paris
1999 Festival Poésie franco-anglaise Paris
2000 Le livre et ses possibles I et II
Galerie Dorval. Paris
2001 Carte blanche à J.J.Scherrer Galerie Michel
Ray. Paris 3e
2001 Evidences Galerie Dorval. Paris
2002 Médiathèque de Bagnolet
2002 Hommage à Claude Dorval en sa galerie.Paris
2003 Henri Goetz et les peintres de son atelier La maison du boulanger.Troyes
2003 Aspetti dell'arte costruttivistaoggo a Parigi. Musée d'art contemporain de Calasetta. Sardaigne
2004 L'abstraction géométrique en fête dans le Cambresis
2005 "L'original multiple, un parcours de l'estampe contemporaine" Bibliothèque Nationale Paris
2006 "Encore une histoire de noir et Blanc" Galerie du Larith Chambery
2006 "Monochromes madi" Galerie Orion Paris
2007 "Permanence de l'abstraction géométrique aux Réalités Nouvelles" Chateau de Tours
2007 "Madi blanc et noir" galerie Orion Paris
2007 "Madi 07" Galerie des Wantiers Valenciennes
2007 Galerie Arenas Buenos Aires Argentine
2007 "Territoires abstraits" Moulins de Villancourt (Grenoble)
2007 "Triangle madi" Galerie Orion Paris
2008 "Mouvement madi de Buenos Aires à Paris" Maison de l'amérique latine Paris
2008 "Triangle-Haromsz�g" Madi Galeria Budapest Hongrie
2008 Centre culturel de l'arsenal Maubeuge
2008 Mobil Madi Museum à Pecs (Hongrie)
2008 Galerie Scoglio di Quarto Milan Italie
2009 "Pour faire simple" Galerie Paris Concret
2009 "De geometrie van MADI" Hotel de Ville de Gorinchem Hollande) 2010 "Madi Noir et Blanc" Bergame (Italie) 2010"Kunstenaars van Realités Nouvelles Paris 2010" Galerie De Vierde Dimensie Plasmolen (Hollande)
Expositions personnelles (Sélection)
1990 Galerie Sylvie Bruley. Paris 7e
1991 Galerie Saint Charles Rose. Paris 11e
1991 Bibliothèque de Bagnolet
1995 Galerie Dorval. Paris
1996 Galerie K. Paris 3e
1998 Galerie Dorval. Paris
2000 Galerie Dorval. Paris
2001 Atelier "portes ouvertes". Bagnolet
2004 Atelier blanc de madé. Champla y(89)
2004 Chez Dominique Ledoux. Paris
2005 Portes ouvertes à Montreuil atelier de B.Coulomb
2006 Portes ouvertes de Montreuil atelier Myriam Peremulter
2008 Atelier de Busigny dans le cadre "11e Mai en Cambresis" (59)
2009 en duo avec Toon Janssen Galerie De vierde dimensie (Hollande)
2009 en duo avec Toon Janssen Galerie Grand Etherna Paris
Salons
Réalités Nouvelles de 1986 à 1992 et depuis 1996
Triennale d'estampes de Chamalières en 1991,1994 et 2003
Biennale internationale de gravure de Sarcelles en 1992,1994,1999,2003
Oeuvres dans les collections publiques
Bibliothèque Nationale:département des estampes et
département des livres rares et précieux.
Bibliothèque d'Orléans
Bibliothèque de Bagnolet
Musée d'art contemporain de Calasetta en Sardaigne
Musée Satoru de Tomé au Japon
Mobile Madi Museum Hongrie
Collection d'art concret de Maubeuge (59)
Roger Bensasson 25 rue de la Capsulerie,8181 93170 BAGNOLET Tél. 01 43 60 37 65 22 rue de l'écluse courriel: bensasson.roger@orange.fr http://www.geoform.net
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SOURCE : http://bensasson.monsite-orange.fr/index.html
Roger Bensasson peintre-graveur dans la mouvance Art Construit, Abstraction géométrique présente ses oeuvres et ses livres d''''''''''''''''''&
http://bensasson.monsite-orange.fr
ROGER BENSASSON
par Olivier Fouchard, à Rives, le 15 janvier 2019 :
Pour une voie "Réductionniste" des trames ?
Non, c'est bien plus qu'une simple épure ou simplification...:
Roger BENSASSON ou l'oeuvre énigmatique trouve sa mémoire dans les archives de l'oeuvre elle même : cette oeuvre dont genèse s'inscrivant dans elle-même dans l'immédiate après-guerre et aussi dans les disparitions familiales dans les brouillards et les nuits de notre histoire commune...
Ce peintre avec qui je retrouve des pont et des points (sinon de lignes) commun(e)s comme le fait de tout garder pour mémoire et de ne presque rien jeter, aussi...
Nous partageons aussi l'admiration pour un F.Morellet (décédé il y a quelques années déjà)...
Et puis je doit avouer aussi que je signe O.F. de mes initiales communes avec Otto Freundlich décédé aussi en déportation...On se trouve parfois des ancêtres de fortunes...
L' "enchainement logique" des oeuvres de Bensasson est une sorte de jeux ou les règles peuvent changer plus ou moins d'une série à l'autre dans toute l'oeuvre d'une remarquable continuité : mais la ou les formes se simplifient dans le même temps qu'elles s'affine vers le presque pareil et du toujours différent...
C'est en cela aussi que s'articule la modernité (modus, moderne, continuité innovante...etc...) de l'oeuvre de Roger Bensasson.
Une a-temporalité improbable : la temporalité d'une oeuvre perdant la trace immédiate de sa propre mémoire enfouie dans une épure qui est elle même comme un chemin ou une dérives gardant comme le fantôme des oeuvres précédente...
La trame peinte enfin devenue signe et écriture comme par fragment d'un texte disparu, les vestige du Pogrom et des intraduisibles traces de la Shoah...
Et là me viens un phrase de P.Klee : " Plus il y a d'horreurs dans le monde, plus l'art est abstrait ".
Je partage aussi la liberté et cette ouverture que conserve Bensasson vis à vis de la figuration et de des rapports sectaires qu'entretiennent certains artistes dit "construits" entretiennent avec le rigorisme de certaines écoles de pensées sous le prétexte bancal d'une radicalité d'un Mondrian mal compris et d'un Malévitch très mal digéré dont les traumatismes qu'ils ont générés chez certain peintres qui semblent oublier qu'ils s"est passé depuis des évènements autres qui ont fait basculé nos conceptions de la Peinture et plus généralement l'Art vers une liberté pré-sentie par d'autres...et cela n'a pas échappé je crois non plus à R. Bensasson...
Me viens naturellement cette phrase de Man Ray : "L'art, c'est d'abord le plaisir et la liberté" ...
Et comme l'enfant qui se cache en nous, devant la gravité du monde, Roger Bensasson continue à s'amuser, à jouer en s'amusant un peu sérieusement...Comme par nécessité...
Comme faire de la tragédie d'une vie une oeuvre, et comme une oeuvre et de la douleur d'être faire de nécessité vertu.
La catharsis ?
Le sentiment sans sentimentalisme mais d'une grande humanité..?
Je suis pas sûr qu'il approuverai ce propos qui m'est peut-être plus intimement personnel : une projection en quelque sorte...On a les lunettes que l'on peut trouver à sa vue...
Mais je m'égare sans doute et comme le disait peut-être un Dûrer ou un L.B.Alberti : " D'une main tremblante je cherche la lumière"...Et puis enfin Léonardo Da Vinci : " E pictura e cosa mentale" ou quelque chose comme cela...
Bensasson, fait partie de cette bande d'artistes plus ou moins solitaires et aussi et surtout singulier qui me tiennent en vie et motivent l'envie aussi de s'inscrire malgré tout et faute de mieux : "dans une histoire"...
Si l'Art n'est pas une "devanture de bijouterie", n'est pas non plus un paillasson de palier pour gravir des échelons de l'escalier social...
Cela ne fait aucun doutes n'en déplaise au marché de l'art...Bensasson n'en parle pas...comme rescapé échappé d'une rafle...Si ce n'est celle des nazis, celle du marché aussi, d'une certaine façon...
On ne trouve pas un Bensasson à côté d'un Max Bill ou un Stella par exemple ....et cela est très bien... même si elle leurs ferait un belle concurrence...
Mais Bensasson n'en est plus aux jeu des « starting block »...il ne l'a peut-être jamais été, continuant son cheminement personnel vers un ailleurs qui lui est familier et qu'il nous faudra encore du temps à découvrir...
Merci Roger (prénom d'un de mes grand-pères résistants sous l'occupation) ... Bensasson : fils de l'allégresse...
Notes en plus relative aux illustrations suivantes... :
Il n'y a pas vraiment a proprement parler de ruptures dans cette oeuvre si cohérente que l'on se demande si les récentes oeuvres si délicates et des oeuvres plus anciennes comme jetées là en apparence et tout à fait expérimentales (au sens le plus noble du mot : recherches, expériences, expérimentations formes/matériaux ... du début aux années 90 environ, à la louche...) que l'on y trouverais là sinon l'oeuvre d'un trameur une approche si près de mes préoccupations à moi et si éloignées à la fois dans leurs aboutissement : chefs d'oeuvres de simplifications (années 2000 à nos jours):
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